mercredi 5 décembre 2012

BAZERAT LE SCEPTRE DE SALOMON




LE PHALLUS ET L'ÉTERNEL FÉMININ

En cette fin d'année 2012, un roman historique d'aventures prend place sur les tables des libraires avec Bazérat, le Sceptre de Salomon, de Christoph Lode.
Ce livre à la couverture rouge vermillon, symbole d'énergie et de vitalité, qui nous vient par l'Allemagne où il a connu un excellent démarrage, plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires vendus en quelques semaines, conte la folle épopée, peu après l'an 1300, d'un jeune chevalier lorrain, Raoul de Bazérat, cadet de sa famille, qui mène une vie dissolue en laissant volontiers la charge du château familial à son austère et bienveillant frère ainé.
Quand il apprend par un vieux médecin moraliste que la toux et le sang qu'il crache signalent un cancer du poumon, Raoul décide de racheter son âme, avant de mourir, par un pèlerinage à Rome, et c'est sur le chemin qu'il sauve la vie d'un Cardinal en très mauvaise posture face à une rebellion de cathares. De cette rencontre avec le Cardinal Morra va naitre une mission pour Bazérat, celle d'amener pour le service du Pape Boniface un vieux manuscrit, la vita antonii, vers un mystérieux agent situé à Jérusalem, pour qu'il localise et mette la main sur le Sceptre de Salomon, devenu par la suite le fameux Bâton de St Antoine.
Le lecteur saisira vite que ce livre nous met en présence d'une quête, Bazérat décidera vite d'outrepasser sa mission, que cette quête est celle d'un objet à la puissante force d'attraction, convoité tout à la fois par les mondes chrétiens et musulmans, alors que l'action se situe quelques années après la dernière croisade et nous promène entre Rome, Jérusalem et Constantinople.
L'auteur met dans la bouche de ses personnages des dialogues modernes et n'appuie jamais sur les ressorts psychologiques qui les font agir. Bazérat, le sceptre de Salomon est avant tout un livre d'action et de poursuites, d'espionnage et de trahison, dans lequel le suspens ne cesse de monter, ce qui conduit, comme pour tous les bons romans de ce genre, le lecteur à tourner fébrilement les pages.
Les motivations des personnages, le pouvoir, la vengeance, et en ce qui concerne Raoul de Bazérat la survie, avec la peur de mourir autrement qu'au combat, nourrissent le récit et nous intéressent avec intensité au destin de chacun d'eux. L'auteur démontre une bonne connaissance de l'époque dans laquelle se déroule l'action qui ajoute à cet intérêt, d'autant qu'il évite le piège consistant à la surexploiter; nous écarterons par contre tout rapprochement hasardeux avec l'actualité dans cet affrontement entre deux mondes, l'occidental et l'oriental, cela n'entre pas dans le projet de Christoph Lode.
S'il n'est pas possible de dévoiler les mécanismes du suspens et la résolution de l'histoire, il n'en demeure pas moins que la nature de l'un des personnages principaux, archétype de l'éternel féminin, qu'on pourrait juger inattendue dans un roman "historique", ainsi que les pouvoirs irrationnels prêtés à cette sorte de "phallus" figuré par le fameux sceptre, laissent entrevoir dans les minces interstices du récit une distance amusée de Lode face aux religions, au pouvoir, à la puissance et ceux qui les manient ou les convoitent. Nous nous autorisons même à déceler une fine ironie dans la rédemption qui se trouve au bout de l'aventure, mais il faut laisser le soin à tous ceux qui se lanceront dans le sillage de ce Raoul de Bazérat, de décider si son destin rencontrera finalement le bonheur, dans ce cas, de quelle couleur pourrait-t-il être, car après tout, "le bonheur n'est pas gai" a écrit Maupassant, et s'il sera placé au bout du compte (du conte)  sous le signe du bien... ou du diable.

Bazerat ou le Sceptre de Salomon de Christoph Lode. Éditions Anne d'Hercourt.
Dans toutes les bonnes librairies.
Diffusion-Distribution DG Diffusion.







lundi 3 décembre 2012

FAIRE CIRCULER !!!


Le texte qui suit est d'un auteur qui s'appelle Richard Stallman. Je l'ai trouvé sur le blog de Lorenzo Soccavo, un chercheur en prospective du Livre dont je conseille la fréquentation à tous ceux qui s'intéressent à l'avenir du livre. On peut y accéder par ma liste de blog à la droite du présent billet : Prospective du livre.

.. Des technologies qui devraient nous conférer davantage de liberté sont au contraire utilisées pour nous entraver.
Le livre imprimé :
  • On peut l’acheter en espèces, de façon anonyme.
  • Après l’achat, il vous appartient.
  • On ne vous oblige pas à signer une licence qui limite vos droits d’utilisation.
  • Son format est connu, aucune technologie privatrice n’est nécessaire pour le lire.
  • On a le droit de donner, prêter ou revendre ce livre.
  • Il est possible, concrètement, de le scanner et de le photocopier, pratiques parfois légales sous le régime du copyright.
  • Nul n’a le pouvoir de détruire votre exemplaire.
  •  
Comparez ces éléments avec les livres électroniques d’Amazon (plus ou moins la norme) :
  • Amazon exige de l’utilisateur qu’il s’identifie afin d’acquérir un e-book.
  • Dans certains pays, et c’est le cas aux USA, Amazon déclare que l’utilisateur ne peut être propriétaire de son exemplaire.
  • Amazon demande à l’utilisateur d’accepter une licence qui restreint l’utilisation du livre.
  • Le format est secret, et seuls des logiciels privateurs restreignant les libertés de l’utilisateur permettent de le lire.
  • Un succédané de « prêt » est autorisé pour certains titres, et ce pour une période limitée, mais à la condition de désigner nominalement un autre utilisateur du même système. Don et revente sont interdits.
  • Un système de verrou numérique (DRM) empêche de copier l’ouvrage. La copie est en outre prohibée par la licence, pratique plus restrictive que le régime du copyright.
  • Amazon a le pouvoir d’effacer le livre à distance en utilisant une porte dérobée (back-door). En 2009, Amazon a fait usage de cette porte dérobée pour effacer des milliers d’exemplaires du 1984 de George Orwell.