dimanche 3 février 2013

LAURA À LA HAVANE




Il faut absolument lire ce livre : Laura à la Havane, écrit par Angel Santiesteban, paru aux éditions l'Atinoir.

Il s'avère parfois contreproductif d'introduire le compte-rendu d'une lecture par une formule impérative qui voudrait prendre son lecteur au collet quitte à lui faire bouffer le livre, mais c'est bien ce que j'ai ressenti au moment de fermer ce recueil de nouvelles qu'un auteur cubain remarquable nous a transmis par-delà les mers et la censure que le régime castriste fait subir à tous ceux qui entreprennent de refléter son innommable pouvoir d'étouffement.

Il faut absolument lire ce livre pour rejoindre sous le vernis touristique des palais et des voitures américaines délabrés, des corps sublimes qui se déhanchent dans les fêtes caliente pour le plus grand plaisir des résidents des grands hôtels, la détresse des personnages d'Angel Santiesteban. Une détresse à laquelle chacun d'eux ou presque tente sans succès d'échapper et devant laquelle ce très grand auteur nous montre le triste spectacle de leur résignation, quand ce n'est pas l'appel d'une mort libératrice. Effroyable et sublime humanité que nous conte, sans rien nous épargner de sa douleur, comment le mal s'insinue et à quelle vitesse dans les coeurs les plus ardents, jusqu'à les saisir tout entiers, cet auteur cubain dont nous avons appris récemment que le "régime" devenu totalement fou vient de le condamner à cinq ans de prison et s'apprête ainsi, une fois de plus, à tenter de le détruire.

Il faut lire ce livre : Laura à La Havane, d'Angel Santiesteban pour faire résonner sa voix à travers nos voix, pour au moins essayer que la littérature l'emporte sur l'abjection de l'arbitraire, pour que ces personnages vivent à travers nos âmes et que cheminant ainsi, par les récits que nous transmettrons autour de nous, ils puissent sauver leur auteur et tous ceux qui s'étouffent peu à peu là-bas, dans le terrible anonymat de dérisoires cartes postales.

Il faut lire ce livre pour signifier aux frères Castro et à leurs pauvres sbires qu'il est trop tard, ils ont d'ores et déjà perdu, que la Révolution a définitivement échoué quand elle ne peut plus générer le moindre espoir.

Laura à la Havane, Angel Santiesteban. Editions l'Atinoir.

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