Les spectateurs auront sans doute dans leur ensemble retenu la prestation d'Adina Aaron pour la qualité et l'intensité de son interprétation du rôle-titre, la finesse et la sensualité de sa prestation furent très applaudies par le très connaisseur public marseillais, de même que la production pleine de force et de puissance du baryton Carlos Almaguer qui campait un redoutable et très effrayant Scarpia. Il manquait par contre quelque chose au ténor Giorgio Berrugi pour nous amener très haut et faire déboucher le tout sur une pleine et totale réussite, il est vrai qu'à sa décharge nous avons tous dans l'oreille la qualité de ceux qui l'ont précédé dans le rôle de Mario Cavaradossi, de Franco Corelli en passant par Pavarotti et Alagna. Il est toujours dommage de ne pas monter au rideau sur le "e lucevan le stelle".
Le rideau, au fait, parlons-en, nous avions lu et entendu que la séquence finale de cette mise en scène n'avait pas été appréciée par les puristes, Tosca ne se jetant pas dans les eaux du Tibre comme il l'est inscrit dans le livret. Louis Désiré a opté pour une autre solution tout à fait cohérente à mes yeux (mais je ne suis pas un puriste et un connaisseur absolu de l'Art lyrique), Tosca qui se voit bientôt rejointe par ses poursuivants vient au au bord de la fosse, le rideau de scène se ferme dans son dos, elle l'accroche et disparaît progressivement derrière lui, seulement éclairée par le faisceau d'une poursuite qui se ferme en iris. Nous avons donc un rideau qui symbolise tout à la fois le métier de Tosca qui est une chanteuse, les flots du Tibre, et le sang qui n'aura cessé de couler dans cette histoire dont les quatre personnages principaux trouvent une mort violente.
Une fin qui s'écarte de la convention sans la trahir.
Nous garderons de cette Tosca un excellent souvenir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire