mardi 9 octobre 2012

LA TOILE D'ARAIGNÉE...

(c) Thierry B Audibert
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Depuis quelques jours, une araignée s'obstine à tisser sa toile dans l'allée de mon jardin qui mène de la maison vers le fond, où se tiennent aussi bien la petite maison que nous réservons aux amis ou à la famille, que deux cabanes de rangement ou le local à poubelle.

Il se trouve que je suis chaque matin le premier à emprunter cette allée, et donc à traverser la toile que l'araignée a patiemment construite pendant la nuit.

Il me faut ici saluer sa performance, il y a entre les deux extrémités de son ouvrage près d'un mètre, malheureusement la photo du dessus n'en rend pas vraiment compte, et c'est un crève-coeur de le vandaliser par l'effet de deux ou trois mouvements de bras, qui pourraient me faire passer pour un débile profond aux yeux de qui m'observerait de loin, me débattre ainsi dans le vide contre un adversaire invisible.

Au-delà de la question que je me pose de façon légitime en empruntant l'allée : ma locataire arachnide aura-t-elle enfin compris qu'elle devrait tisser ailleurs ? Je suis tenté d'interpréter son obstination comme un signe que m'enverrait une force bienveillante pour orienter mon comportement, améliorer mes attitudes ou points de vue face aux gens ou aux évènements, en les adaptant aux connaissances que l'âge venant, l'expérience transmet en douceur sans même que l'on s'en rende compte.

Je pourrais m'éviter ainsi des querelles inutiles, sur la route ou internet, modifier un défaut par le simple fait de le désigner, revoir certains aspects de mon fonctionnement dont j'ai déjà pu corriger les erreurs mais qu'à l'exemple de ma nouvelle compagne, cette araignée entêtée avec sa toile, je reconduis de manière indolente, comme pour m'accrocher à ce que je ne suis déjà plus.

D'une autre façon, je pourrais voir dans cette toile chaque matin renouvelée, une invitation à enlever toutes celles qu'une araignée intérieure a pris le temps d'installer dans toutes les zones de mon esprit dont je ne me sers pas, qui pourraient pourtant me rendre plus intelligent ou tout simplement meilleur.

Bref, si le dicton "les voyages forment la jeunesse" recèle quelque fondement, se rendre au bout du jardin me transmet aussi quelques leçons, et Voltaire aurait tout aussi bien pu faire dire à son Candide que non seulement "il faut cultiver son jardin", mais qu'il faut aussi le traverser.







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