vendredi 5 octobre 2012

SOIR D'ÉTÉ À MARSEILLE...

(c) Thierry B Audibert
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L'actualité marseillaise se déroule d'une telle façon ces derniers temps qu'elle offre l'impression à ceux qui en sont loin que la ville est en feu.

Personne ne peut raisonnablement nier la réalité des faits, ni même les adoucir par je ne sais quel discours qui justifierait la violence née de la misère et son corollaire, la course pitoyable et désordonnée vers l'argent. Ils s'accumulent jour après jour dessinant le portrait en creux d'une ville où le diable fait régner sa loi, où les balles sifflent, où les flics se livrent, comme ceux qu'ils devraient inlassablement pourchasser, aux pires trafics.

Pourtant, ici le calme règne. Sous le tumulte des embouteillages, des accrochages entre chauffards irascibles bloqués par des chauffeurs-livreurs stressés, des fausses engueulades aux comptoirs des vieux bistrots au sujet de l'OM, la ville apparait paisible, relâchée, indifférente.

Il nous est difficile de faire la part entre ce qui nous effraie de ce que nous découvrons de notre ville, quand on ne le savait pas déjà, et ce qui ne manque pas de nous faire rire, Marseille est sans doute la seule ville qui a réussi le mariage harmonieux de la comédie et de la tragédie car c'est bien par les prismes successifs de ces deux genres qu'il nous faut observer ces dealers qui se font racketter par des flics de la bac, ces flics qui méprisent la cocarde de leur uniforme, ces politiciens et syndicalistes corrompus et corrupteurs, ce gouvernement voulant faire croire à la France entière qu'il va tout remettre d'aplomb par l'énième nomination d'un préfet par-dessus un autre.

Cela ne nous empêche pas, du rom le plus misérable au gros bourgeois du Roucas Blanc, d'organiser et savourer ces petits moments de bonheur qui rejettent en arrière les difficultés et les peines qui obscurcissent nos parcours, nous donnant la force d'affronter ceux qui se présenteront demain. C'est ce que m'inspire cette photo prise un soir de cet été qui se termine, sur la terrasse suspendue et tranquille de l'appartement d'un ami, dans le coeur battant de la ville.

Car il est un fait qui ne cesse de nous étonner : malgré tout, il fait bon, vivre à Marseille.

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