samedi 10 novembre 2012

SEUL...

(c) Thierry B Audibert



On nait, on vit, on meurt, seul.
Nous sommes quelques-uns, dans les passages difficiles de notre existence, à psalmodier cette phrase, espérant pour certains qu'interviendra tôt ou tard le moindre élément objectif pour infirmer ce triste constat, malgré l'ensemble des échanges sociaux, réels ou virtuels, un entourage familial aimant et bienveillant : on nait, on vit, on meurt, seul.

Je parle de tristesse car c'est ainsi que la plupart perçoivent la solitude, comme si elle ne pouvait résulter que d'un rejet ou d'un auto-enfermement, le choix d'un repli pour s'extraire de forces hostiles et menaçantes pour l'égo ou l'esprit, alors qu'il est des êtres censés ou plein de vie qui trouvent un vrai plaisir dans le cheminement solitaire, et jouissent de la conquête de leur totale autonomie sans avoir cherché initialement à se particulariser de la masse, ni vouloir à aucun moment s'imposer comme des exemples.

On nait, on vit, on meurt, seul : derrière la part incontestable d'une telle phrase, il conviendrait aussi de connaitre et de nous synchroniser sur les fondements véritables que nous accordons à ces trois actions de base du cycle de la vie (que peut donc signifier, naitre, vivre, mourir ?), sur les notions que nous avons construit autour de notre individualité qui incluent notamment notre relation transcendante avec un être supérieur, un Dieu créateur de toutes choses et maitre de nos vies pour l'éternité. "On nait, on vit, on meurt seul" ne saurait être prononcé par un vrai croyant, mais à l'inverse, constitue la déclaration d'un renoncement choisi à la croyance selon laquelle Dieu est en nous et autour, c'est à dire dans les autres, facteur d'union et de communion.

"On nait, on vit, on meurt seul" : que sait-on de la réalité avec nos sens limités, nos esprits bien trop accrochés à une illusoire incarnation, notre infinie petitesse, notre grandeur sans limite ? Nous ne savons rien ou peu, si bien que nous prononçons cette phrase en spectateurs impuissants de notre propre mystère, celui qui rend vain la moindre agitation vers le haut ou le bas pour nous défaire de nos inaptitudes et alléger le pesant fardeau de nos insuffisances.

C'est une phrase à ranger dans le tiroir des Vérités Absurdes car après tout : on naît, on vit, on meurt, seul... mais ensemble !?!

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