vendredi 20 juillet 2012

PARDON...PART D'OMBRE...

Le Monstre Intérieur (c) Thierry B Audibert



Un soir, sans disposition particulière, dans un hôtel sans âme, il ne m'a pas fallu plus de vingt minutes pour que naisse cet étrange texte sous mes doigts. Je n'avais pas la moindre idée de son contenu, même une seconde avant de frapper le premier mot. Un fantôme psychopathe l'a-t-il dicté à mon insu ? J'ignore en tout cas l'endroit de mon esprit où il a bien pu germer pour nourrir le personnage qui s'exprime ici, même si je connais ma propre violence, je suis loin de l'avoir évacuée. Par ailleurs, je ne sais pas vraiment de quoi je me sens coupable au point d'écrire une telle chose. Mais il faut accepter, et assumer le monstre au fond de soi. Je ne voyais pas ce que je pouvais faire de ce truc, alors je le livre là. Pourquoi pas après tout ?


"Gardez-le sous les yeux. Qu'il n'échappe à personne.
Il veut s'esquiver, comme une anguille. Nous glisser entre les doigts et nous narguer par la suite s'il réussit à s'en tirer. Nous le tenons, il le sait.
Il fait bien semblant de ne pas nous voir et il cherche la porte de sortie, le meilleur moyen de nous baiser, ce fils de pute. On ne lui laissera aucune chance, aucune. Je veux qu'il meure, à petits feux cet enculé, il ne s'échappera pas, mais laissez-le croire un peu qu'il va le faire. Pour voir sa frustration dans ses yeux, je désire juste lire sa défaite dans son regard quand il va comprendre que c'est fini. Combien de temps s'est-il écoulé depuis qu'on le traque et qu'il s'échappe et s'échappe encore, parce qu'il ne veut pas comprendre qu'il doit m'obéir, qu'il m'appartient, qu'il est simplement ma chose ce fils de pute et que je le coincerai un jour ? Ô que je veux qu'il souffre ce chien, ce miséreux de l'esprit, lui qui pense en posséder, rendez-vous compte combien il est prétentieux, hautain, alors que jamais personne n'a pu impunément m'échapper, moi qui n'aime tant châtier que ceux qui me méprisent.
Lui n'a fait que sous-estimer ma toute puissance, toujours, il n'a jamais cessé de me tourner le dos. Quand il ne me regardait pas par en-dessous. Mais qui est-il pour faire çà ?
C'est pour cette raison que je veux le punir plus que les autres, le déchiqueter progressivement pour qu'il souffre à chaque déchirure, qu'il souffre atrocément en imaginant qu'il souffrira sans fin, qu'il souffre jusqu'à prier pour hâter sa propre mort. Que je ferai tout pour retarder, comptez sur moi, je ne veux pas seulement qu'il pleure en expiation de tous ses péchés, je veux qu'il se vide devant moi, par la bouche, par le cul, je veux plein de monde autour de lui, du monde qui rie et qui lui balance de la merde fraiche dans le nez, dans les oreilles, que tout le monde ici lui envoie dans sa tronche de gros enculé toutes les gifles qu'il souhaite. Pas trop fort... qu'il ne meure pas trop vite.

Ne le laissez pas s'échapper. De toute façon il fatigue, il n'y croit plus lui-même, il a toujours manqué de caractère ce lâche, cet infâme trafiquant de sentiments. Il se persuade toujours de sa propre bonté, rendez-vous compte à quel menteur nous avons à faire. La race des plus dangereux, ceux qui peuvent s'autopersuader d'être à l'inverse de leur pitoyable nature, nous pourrions même nous apitoyer sur son sort, c'est presque touchant quelqu'un qui rêve de me tromper, qui s'est toujours débrouillé pour se donner le beau rôle et qui n'a jamais fait que trahir. Il m'a trahi à moi, ce chien, à moi, entendez tous, entendez-moi, il m'a trahi à moi putain, il a essayé de me niquer, putain, à moi, à moi mais attention... il vous a tous trahi aussi, à vous tous, que personne n'ose me dire qu'il ne le déteste pas. Personne. Et surtout, ne lui cherchez pas d'excuse, n'allez pas faire cette connerie de le comprendre, qu'il reste dans sa merde. C'est fini pour lui. Regardez sa figure, étudiez la bien, enregistrez les mouvements de son regard, comment il soupèse son interlocuteur, comment il évalue dans quelle case de son esprit pervers il doit vous classer et quel comportement il va adopter pour vous séduire, que vous soyez un homme ou une femme ou même un animal, oui, même les animaux il les a niqués ce fils de pute.

Il est foutu. Foutu. Foutu. Que j'aimerais le lui dire si je ne voulais pas retarder encore son châtiment. J'adore cette idée que sa fin est proche. Comme je savoure, comme je dors mieux depuis que je sais que son heure est arrivée, comme la vie est belle quand un traitre pareil se trouve sur le point d'être exécuté, après avoir été subtilement, atrocément torturé. Qu'il crève, qu'il crève, qu'il crève. Oh que je veux chanter sa mort, et je veux bien la chanter, attention, sérieux et tout, en plaçant ma voix, avec un vrai orchestre. Ah oui, çà je vais me le payer, un orchestre, de la joie et de la fête autour de son agonie... lente agonie, et on chantera tous. Je sens que je vais faire un tabac quand je le piétinerai comme une merde et que je chanterai en lui pissant dessus, et pas un petit pipi, non, un jet long et continu, interminable, même si je dois me retenir de pisser pendant une semaine, un jet lourd, chargé de toute ma haine sur les écorchures de sa tronche d'enculé. Pendant que vous danserez autour."

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